Education


Ecole : le chemin de la liberté

 

Pourquoi l’école est-elle le chemin de la liberté ?

Cet extrait – témoignage d’Atanasio, jeune Indien Maya dont le nom est aussi celui d’un livre :ATANASIO de Catherine Vigor – résume très bien la réalité et le pourquoi de notre engagement dans l’éducation des plus démunis.

« On dit que l’Indien ne parle pas, qu’il préfère le silence. L’Indien se tait, en premier lieu, parce qu’il a peur de ne pas bien parler l’espagnol et de ne pas être compris. Nous, Quichés[1], nous pensons et raisonnons forcément en quiché.

Beaucoup d’Indiens ne sont pas bilingues, certains ne disent que quelques mots d’espagnol, d’autres ne connaissent que des formules de politesse. Ma mère par exemple, a commencé à parler l’espagnol il y a une dizaine d’années seulement. Au premier abord, on croit qu’elle s’exprime bien, mais si on lui pose une question générale sur la situation du pays, elle ne pourra pas répondre car elle ne connaît pas les mots en espagnol. Si la langue est un moyen de communication par excellence et que l’Indien ne la manie pas bien, il ne pourra évidemment jamais échanger avec personne. De là, ce grand silence… Si vous compreniez le quiché, l’Indien vous dirait :

– Personne ne nous écoute, personne ne nous voit. Nous sommes là, mais personne ne nous voit. Comment faire pour être reconnus ?

L’Indien vit dans la soumission. Nous sommes à la fin du XXème siècle et l’Indien continue de ployer sous des charges énormes la tête baissée sous le mecapal comme s’il était une bête de somme. Parce qu’il n’a jamais pu s’exprimer ni se défendre, il a toujours été soumis à l’injustice. Le paysan indien ne peut pas protester, ni faire valoir ses droits dans sa langue, il est donc obligé de se taire. Ce silence est une morsure. « 

Notre action dans le domaine de l’éducation a commencé à Santa  Catarina  Palopó, un village de la rive Sud du lac Atitlán, dans le département de Sololá : nous avons réussi, grâce à la fourniture de kits scolaires, de goûters nutritifs, et de bourses réglant les frais d’inscription à l’école, à quadrupler les effectifs du primaire, à créer un cycle secondaire, et enfin à permettre la poursuite de leurs études à des jeunes que la  situation  éducative  au  Guatemala condamnait à la situation d’ostracisme si bien décrite par Atanasio.

Aujourd’hui nous œuvrons :
– pour améliorer la qualité de l’enseignement en proposant des formations aux enseignants.
– pour participer à l’entretien et au renouvellement du matériel pédagogique et du parc informatique vieillissant.
– pour donner accès aux nouvelles technologies.
– pour aider au paiement de la scolarité des jeunes au collège

Depuis 2003, nous finançons , en partenariat avec la Fondation Rigoberta Menchú Tum, le fonctionnement du Centre d’Education Pavarotti à San Lucas Tolimán, sur la rive Nord du même lac, et son programme  éducatif Utzilal Tijonikel qui propose aux jeunes de la région, en plus d’un programme secondaire bilingue et de qualité, des formations techniques, en menuiserie, cuisine, artisanat et informatique.

Bilan: Merci à vous tous !